Poésie d'Eugène David
PONT-SALOMON
C'est ici que commence, et par chemin de fer
Jusque vers Annonay, ce beau coin poétique.
C'est la succession tout à fait artistique
De forêts, de verdure et hameaux au grand air.
C'est un film reposant où rien n'y semble étique.
Pont-Salomon est encaissé
Dans le vallon de la Semène ;
Près de la route il s'est tassé,
En prospérant presque sans peine.
Avant l'entrée, on longe en haut
Un précipice, à pic, ou presque.
Qu'il en faudrait peu pour un saut
Dans ce décor quasi-dantesque !
En bas l'usine, où le marteau
Forge l'acier pour l'outillage ;
Puis, à mi-flanc le grand château
Dont les sapins forment l'ombrage.
Sur une place et bien à part
Le presbytère et son église
Ont un cachet marqué par l'art ;
L'effet recherché se réalise.
C'est bysantin ou bien roman ;
Les deux peut-être et que m'importe ?
Le Beau m'atire à son aimant
Et dans son temple une âme est forte...
C'est ici que commence, et par route et par fer,
Jusque vers Annonay, ce coin si poétique.
On parle rarement dans le sens artistique
De ce joli pays, de ses bois, de son air.
Eugène DAVID
"Poésies", 1939
Extrait du livre de Joseph Gourgaud "Les usines Massenet à Pont-Salomon". Cliché : château de l'Alliance (Renaud Aulagner 2001)